L’origine de Saint-Jean-la-Poterie

Saint-Jean-la-Poterie tire son nom des deux villages fondateurs lors de la création de la commune en 1850 : Saint Jean des Marais et La Poterie.

Dénomination donnée par le « Prince-Président » de la 2ème République (futur Napoléon III) dans la loi signée le 20 juillet 1850.

Pour les bilingues Saent-Jean-la-Poteriy en gallo, San-Yann-ar-Wern en breton.

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Du XVè au XIXè siècle

Jusqu’au XIème siècle, le territoire de l’actuelle commune fait partie de l’ancienne paroisse d’Allaire. En bordure du marais, s’élève une chapelle dédiée à St Jean Baptiste, qui deviendra église paroissiale de Rieux en 1826 avant de perdre son titre au profit de St Melaine, nouvelle paroisse détachée d’Allaire. La décadence de l’édifice s’accentuera avec la construction de la nouvelle église paroissiale Saint Jean-Baptiste. Au village de La Poterie, une chapelle dédiée à St Jacques était réservée aux potiers.

Saint-Jean-la-Poterie devient commune le 20 juillet 1850. La situation immobilière du culte comprenait : l’Eglise de St Jean des Marais, la Chapelle St Jacques mais aussi le presbytère et la Chapelle de la Clôture ( encore non terminée).

Le 22 août 1851, le Conseil Municipal pense à la transformation de la Chapelle St Jacques, celle-ci ne sera jamais ni agrandie, ni restaurée mais désaffectée en 1848, elle sera détruite en 1914 et ses pierres serviront à combler la Mare.

En 1852, le Conseil reçoit la donation de Demoiselle Macé d’un terrain pour y construire une église au lieu dit « les Combres ». En 1864, près de 160 hommes travaillent sur le chantier et les carrières environnantes et assemblent les pierres de granit extraites des carrières de la Vallée et du Vaubernard. L’église sera livrée au culte fin 1865. Sa flèche culmine à 37 mètres, un escalier de 50 marches permet d’avoir une belle vue paysagère des environs.

L’église de St Jean des Marais sera progressivement désaffectée à partir de 1905, et détruite en grande partie en 1968. Subsistent aujourd’hui les vestiges de cette dépendance de l’Ordre du Temple (à voir : une trace de croix templière en peinture murale). Dans le cadre d’un programme Laeder, les ruines furent sauvegardées par la municipalité en 1995.

Saint-Jean-la-Poterie porte en son nom son histoire, la mémoire des lieux.

En effet, dès l’occupation romaine de Rieux-Duretie, nous trouvons trace d’une activité potière.

Les potiers ou plutôt les potières, car les hommes ne tournaient pas, ils extrayaient la terre, s’occupaient des fours, ramassaient la pille de pin, assuraient la commercialisation et les travaux annexes, se sont regroupés en corporation « ceux qui faisaient œuvre de pots »

En 1857 , M. Rozensweig, archiviste du département, déclare dans un bref article: « Leurs usages particuliers, leurs mœurs qui diffèrent encore aujourd’hui des autres habitants, l’espèce d’isolement dans lequel ils vivent entre eux sans contracter d’alliances en dehors, la grâce et la légèreté de leurs poteries cuites en plein vent sur un feu de bruyères, rendent assez précieux les titres fort rares qui les concernent.».

Révélé dans un aveu de 1420, les savoir-faire se sont transmis jusqu’à la fin du siècle dernier.

Depé des temps immémoriaux,
Aux pays an faisait des pots.
Des ribott’s, des cass’s, des padelles,
Des pots à soupe et des écuelles,
Des poëllettes, des pots à lait,
Des pots à fleurs et des beurrets.
Car partout y’avait des lizières
Pour fourni d’la lize, d’la bonn’ terre.

Dans un autre « aveu » de 1681, le Comte de Rieux nous donne des détails sur les servitudes en usage : …. Au dit seigneur appartient la chapellenye de St Jacques, desservie au dit lieu de la Potterye … et ne peult aucun pottier se faire recevoir que par l’agrément du dit seigneur.

Du XXè siècle à aujourd’hui

Jusqu’en 1930, les femmes façonnaient une poterie fine et légère exportée dans toute la Bretagne. En 1942, il ne restait à La Poterie que quelques potières très âgées. Leur savoir fut transmis à des jeunes gens et jeunes filles, ce qui permit la création d’un atelier de faïencerie en 1947.

Lors d’un sondage, en vue d’édifier une construction, un atelier médiéval a été mis à jour en 2004. Deux tonnes de fragments ont été extraites lors des fouilles réalisées. Parmi les structures mises à jour, on notera la présence de fours relativement bien conservés que l’on peut dater entre le XIème et la fin XIIIème siècles. Mais aussi de nombreux tessons de céramiques gallo-romaines.

Ici, dans ce village, les armoires familiales rivalisent de poteries anciennes et de belles pièces de faïences fines et légères au célèbre décor de “St Jean de Bretagne”.

Aujourd’hui, les mémoires se rappellent et vous racontent cette histoire en cheminant sur le « Sentier de la Potière » , sentier d’interprétation qui vous conduit dans un dédale de ruelles et venelles et vous révèle lieux de vie et de travail des potières.

Implanté sur un piton granitique, au confluent de l’Arz, au nord, de l’Oust à l’est et de la Vilaine à l’ouest, Saint-Jean-la-Poterie possède un habitat ancien souvent en granit, des sentiers et venelles bordés de petits murets ou de palis de schiste ou de granit local. La commune s’étend sur une superficie de 843 hectares seulement mais offre au visiteur une multitude de paysages, en particulier un promontoire permettant d’observer et d’avoir un point de vue panoramique sur la ville de Redon, les environs et les confluences fleuve et rivières.